Parce qu'elle est attachée à la bataille la plus emblématique de la Première Guerre mondiale, au moins du côté français, cette médaille va être plébiscitée par les Anciens Combattants au point d'être considérée comme une médaille "semi-officielle" à l'image de celle de Liège en Belgique.
Il faut rappeler qu'entre février et décembre 1916, les forces françaises et allemandes vont s'affronter dans un déluge de feu: rien qu'entre le 21 février et le 15 juin, 1ère phase de la bataille (la plus meurtrière), la seule artillerie française va tirer 13 100 000 obus de tous calibres.
Les buts du général von Falkenhayn ("saigner à blanc" l'armée française) vont être largement dépassés puisque ce sont les deux adversaires qui sortent exangues de cet affrontement: en tout plus de 600 000 hommes tués, disparus ou blessés. Pour la seule armée française, les chiffres révèlent l'importance de l'effort et de l'ampleur du sacrifice fournis:
- grâce au système de roulement mis en place à partir de la "Voie Sacrée", c'est pratiquement les 2/3 de l'armée française qui vont connaître "l'enfer de Verdun".
- la moyenne quotidienne des pertes françaises (tués ou blessés) est de 1200 hommes, soit presque l'effectif d'un régiment tous les deux jours.
Verdun, c'est enfin les célèbres expressions "on ne passe pas" ou "on les aura", symboles de la résistance de tout un pays qui rejaillit sur la ville elle même: après la guerre, elle devient la plus décorée de France, les témoignages d'admiration affluant du monde entier...